Comme nous l’avons constaté dans l’article concernant les macronutriments, les hydrates de carbone, les matières grasses et les protéines ne travaillent pas seuls. Une fois que ces sources sont ingérées, les macronutriments ont besoin d’aide pour commencer leur assimilation et c’est à ce moment là que les micronutriments entrent en scène.
En outre, durant la grossesse et l’allaitement, les besoins en micronutriments augmentent pour assurer la bonne croissance du fœtus et de l’enfant ainsi que permettre l’augmentation du métabolisme maternel et le développement des tissus nécessaires à la reproduction. Par conséquent, dans le but de fournir les besoins nutritionnels nécessaires et éviter un retard de croissance du fœtus ou des anomalies congénitales, il est nécessaire pour une femme enceinte d’absorber les vitamines et les minéraux essentiels.
Vitamines :
Les vitamines sont des nutriments essentiels et nécessaires pour un grand nombre de tâches métaboliques comme la construction des coenzymes qui sont utilisés par les enzymes, (macromolécules responsables du processus métabolique qui soutient la vie) pour fonctionner. Elles sont classées en trois catégories ; 1 : liposolubles, contenant les A, D, E et K. 2 : hydrosolubles, contenant les C, Folate and toutes les B. 3 : phytochimiques, molécules bioactives que l’on différencie par la couleur des fruits et des légumes.
Puisque que cet article explore la nutrition chez la femme enceinte, nous allons parler principalement des vitamines qui peuvent jouer un rôle dans la prévention de certaines maladies relatives à la conception du bébé. Mais gardez à l’esprit qu’elles sont toutes importantes dans un régime alimentaire sain.
A
Utilisée comme précurseur de coenzymes pour la production d’énergie et la synthétisation de protéines, la vitamine A est nécessaire en grande quantité, car elle fait partie des éléments responsables de la croissance des tissus.
Augmenter de 10% l’absorption recommandée de vitamines A et B-carotène durant la grossesse, pourrait éviter jusqu’à 40% des mortalités maternelles. Cependant, un excès de vitamine A durant la grossesse peut causer des malformations congénitales (anomalies fonctionnelles ou structurelles qui provoque des infirmités physiques ou mentales, certaines pouvant être fatales).
Principalement ingérée via supplémentation, la vitamine A peut être trouvée dans les légumes tels que les carottes ou plus spécifiquement dans les légumes verts comme le chou vert et les épinards. De plus, elle se trouve aussi en grande quantité dans les patates douces. La meilleure source de vitamine A est la viande de foie, cependant, soyez prudent car la viande d’abats en général est très riche en cholestérol. En ce qui concerne son exposition, la vitamine A est instable dans des conditions de chaleur élevée, ainsi qu’en présence d’oxygène, il est donc important d’utiliser une manière rapide de cuisiner les aliments ci-dessus.
D
Pour assurer l’absorption et l’utilisation du calcium et du phosphore, la vitamine D est essentielle. Ceci pour éviter plusieurs troubles connectés à la métabolisation du calcium comme l’hypocalcémie néonatale (taux insuffisant de calcium dans le sang du nouveau-né), tétanie (contractions involontaires des muscles), hypoplasie de l’émail dentaire (développement incomplet) ou ostéomalacie maternelle (une minéralisation déficiente des os).
De façon à assurer l’augmentation régulière de la croissance de l’enfant après naissance, une grande quantité de vitamine D est nécessaire. Une façon naturelle de trouver cette vitamine est l’exposition aux rayons du soleil, néanmoins des carences ont été reportées sous des latitudes où la quantité d’ultra violet n’est pas suffisante pour la synthèse de vitamine D. Par conséquent, la supplémentation, la nourriture renforcée (lait de vache, de soja ou de riz) et les poissons gras (saumon, sardines…) sont les principales manières d’absorber la valeur recommandée de vitamine D.
Une carence en vitamine D chez les enfants en pleine croissance pourrait engendrer du rachitisme (maladie caractérisée par une insuffisance de calcification des os et des cartilages). Supplémenter le nouveau-né en vitamine D est capital.
K
La vitamine K n’est pas efficacement transférée à travers le placenta durant la gestation. Ceci entraîne un manque de vitamine K (essentielle pour la construction de la flore intestinale) dans le tractus intestinal du nouveau-né. Pareillement à la vitamine D, la vitamine K est habituellement octroyée à la naissance pour prévenir les hémorragies et les déficiences.
Folates
Les folates qui désignent une forme de l’acide folique, participent à la synthèse de l’ADN et sont impliqués dans la synthèse des acides aminés.
Par ailleurs, ils sont particulièrement nécessaires durant le début de la grossesse (deux mois avant la grossesse jusqu’à six semaines de gestation) pour assurer le développement des tissus embryonnaires et prévenir la malformation du tube neural (système nerveux primitif des embryons encordés). Un taux inapproprié d’absorption des folates peut engendrer des anomalies du tube neural comme le spina bifida (malformation congénitale dû à un défaut de fermeture du tube neural, résultant par des protubérances sur une ou plusieurs vertèbres) et l’anencéphalie (malformation congénitale causant l’absence partielle ou total de l’ancéphale, du crâne ou du cuire chevelu) dont beaucoup de nouveau-nés ne survivent pas.
46% à 70% des anomalies du tube neural peuvent être évitées par une absorption adéquate de folates avant et durant la période de grossesse. 600 microgrammes par jour est l’absorption appropriée de folates. On peut les trouvés naturellement dans les légumes verts comme les épinards, les asperges, les navets verts ainsi que dans la viande de foie, mais surtout dans les lentilles, le jaune d’œuf, les graines de tournesols et les avocats. En outre, l’industrie céréalière, dans les pays industrialisés, renforce artificiellement les produits céréaliers avec des acides foliques.
Minéraux :
Impliqués dans le processus de construction des tissus autant que dans l’activation, la régulation, la transmission et le contrôle du procédé métabolique, les minéraux sont classés en deux groupes. 1 : Minéraux Majeurs (calcium, phosphore, sodium, potassium, magnésium, chloride et sulfure), appelés majeurs car leur quantité journalière recommandée se monte à plus de 100mg. 2 : oligo-éléments, dont l’absorption journalière recommandée est inférieure à 100mg.
Calcium
Comme la vitamine D, le phosphore et le magnésium, le calcium est essentiel pour le développement des os et des dents ainsi que pour la santé de la mère et sa coagulation sanguine. Une absorption idéale de calcium peut réguler l’hypertension gestationnelle, qui se trouve être une réponse physiologique durant l’étape précoce de grossesse, pour maintenir un transport approprié des nutriments et d’oxygène vers le fœtus.
L’industrie laitière garantit (et recommande) l’ingestion de calcium par les produits laitiers, mais personnellement, en tant qu’intolérante au lactose, j’absorbe ma dose de calcium avec des amandes, des sardines, des graines de sésames, des oranges et des légumes verts qui sont d’ailleurs entre autres riches en nutriments comme les vitamines A et B.
Fer
L’anémie ferriprive (anémie due à une carence en fer) est la carence nutritionnelle la plus rependu et affecte 24.8% de personne sur terre. Presque la moitié de ces personnes (42%) sont des femmes enceintes (pour la plupart pauvres). Par ailleurs, l’anémie ferriprive peut être associée à certaines mortalités maternelles périnatales, mortalités infantiles et accouchements prématurés. Le fer est utilisé pour augmenter la synthèse de l’hémoglobine qui est nécessaire pour fournir le grand volume sanguin maternel, ainsi que pour garnir les stocks de fer du bébé. L’absorption de fer recommandée est difficile voir impossible à obtenir naturellement sans supplémentation.
Toutefois, il est possible d’augmenter l’absorption et l’ingestion du fer en consommant des aliments à haute teneur en vitamine C, en évitant les aliments qui entravent son absorption (céréales complètes, thé, café…), en mangeant des aliments à haute teneur en fer (viande de foie, palourde, soja, épinards…) ainsi qu’en prenant des suppléments.
Avec toutes ces ressources, la femme enceinte devrait atteindre facilement son apport journalier en fer qui se monte à 27 milligrammes.
Cependant, soyez attentif qu’en cas de consommation excessive, l’intoxication au fer peut rapidement survenir et l’empoisonnement peut affecter le système cardiovasculaire, le système nerveux, les reins, le foie et le système hématologique ce qui peut même parfois s’avérer fatale.
Iode
L’iode est essentiel pour assurer le fonctionnement adéquat de la glande thyroïde. En effet, une carence en iode peut conduire à l’hypothyroïdie fœtale pouvant avoir pour résultat un sévère retard mental. Selon « The World Health Organization » vingt millions de personnes sur terre souffrent de troubles mentaux qui auraient pu être évités par une absorption appropriée en iode durant la gestation. Les carences en iode sont répandues dans des régions géographiques au sol pauvre en iode.
220 microgrammes par jour est l’absorption recommandée durant la grossesse pour assurer le développement cérébral du fœtus.
En plus des suppléments, l’iode se trouve naturellement dans le sel iodé, les produits de la mer et les aliments cultivés dans des sols riches en iode.
L’absorption des micronutriments peut s’avérer très délicate et même dangereuse si elle n’est pas bien équilibrée.
Il est connu que les enfants nés de mères qui ingèrent de trop importantes quantités vitamine C durant leur grossesse, développent des rebonds scorbutiques après leur naissance à cause de la soudaine diminution d’apport en vitamine C. De plus, des cas de crétinisme congénital (déformation physique, nanisme, retard mental) ont été observés sur des enfants nés de mères qui suivaient un régime pauvre en iode pendant et avant leur grossesse. Cet effet de rebond nous apprend que la stabilité est la clé d’un mode de vie sain.
Nous avons aussi pu observer que beaucoup de maladies peuvent être évitées chez les femmes enceintes, (et chez l’être humain en général) grâce à la qualité de ce que nous ingérons.
Par ailleurs, la meilleure manière de décider d’une alimentation appropriée est de demander conseil à un médecin.
Références :
1. Physiology of pregnancy, by Mel. C. Barclay
2. Dietary supplement use in women : current status and future directions, by Mary Frances Picciano – 2003
3. Physiology of pregnancy and nutrient metabolism, by Janet C. King – 2000
4. Maternal nutrition during pregnancy and health of the offspring, by M.S. Martin-Gronert & S.E. Ozanne – 2006
5. Williams’ Basic Nutrition and Diet Therapy – 14th edition, Stacy Nix – 2013
6. Parent-Offspring Conflict and the Persistence of Pregnancy-Induced Hypertension in Modern Humans by Hollegaard B, Byars SG, Lykke J, Boomsma JJ – 2013
7. “HCG and Hyperglycosylated HCG in the Establishment and Evolution of Hemochorial Placentation.” Journal of Reproductive Immunology 82.2 by Cole, Laurence A. – 2009
9. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/
10. http://nutritiondata.self.com/
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